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Vers une éthique du coaching...

Le coaching a ses codes de déontologie, particulièrement celui élaboré par la Société Française de Coaching – SFCoach dont on peut dire qu’il fait aujourd’hui référence. Pour autant, un code de déontologie dont la visée est de définir les règles de la pratique n’apporte pas de réponse satisfaisante à propos de l’éthique du coaching. La question que pose l’éthique du coaching est de savoir sur quelle vision du métier et sur quelles valeurs les coachs sont « alignés ». Au service de quoi et de qui est le coaching dans l’entreprise ?

L’accès à une pleine maturité du métier implique que les professionnels prennent le temps d’interroger le sens y compris pour se dégager des débats et discours sur les techniques pour ne pas dire les outils. Ceux-ci ne livrant rien du métier, pas plus que le stéthoscope ne dit quelque chose sur le métier de médecin. La nature a horreur du vide… ainsi, si les coachs ne mettent pas du contenu, d’autres le feront à leur place. Et d’ailleurs n’est-ce pas déjà le cas ? Le coaching semble en passe d’entrer dans le « giron » de la gestion et des gestionnaires se trouvant du même coup assujetti à leurs critères. Ce qui oriente vers une conception du coaching comme outil c'est-à-dire comme moyen au service de la gestion de l’entreprise. Autant dire que dans cette perspective, c’est une vision orthopédique du coaching qui risque de l’emporter avec une notion de développement de la personne réduite à sa plus simple expression : l’adaptation. Par son impératif catégorique, Kant pourrait soutenir l’éthique du coaching ( ?) : « ne considérer l’Homme que comme une finalité »… et là, nous sommes bien loin de la gestion.

Éditorial de Philippe Bigot
octobre 2005