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D'une position éthique à l'autre...

Le coaching a ses codes de déontologie, particulièrement ceux élaborés par les organisations professionnelles de coachs et dont celui de la SFCoach fait aujourd’hui référence. Pour autant, un code de déontologie qui a vocation à définir les règles de la pratique ne saurait se substituer à l’éthique du coaching. Radicalement, la question que pose cette éthique est celle de la vision de l’être humain…

L’accès à un développement de la maturité du métier implique que les professionnels interrogent leurs prémisses, leurs modèles et le sens y compris pour se dégager des débats et discours sur les techniques. Celles-ci ne livrant rien du métier, pas plus que le stéthoscope ne dit quelque chose sur le métier de médecin. La nature a horreur du vide… ainsi, si les coachs ne portent pas fermement une éthique de l’autre, d’autres le feront à leur place. Et d’ailleurs le risque n’est-il pas déjà apparent ? Dans certaines organisations et entreprises, le coaching semble en passe d’entrer dans le « giron » de la gestion se trouvant du même coup assujetti à ses critères. Ce qui oriente vers une conception du coaching comme outil c'est-à-dire comme un des moyens de la gestion de l’entreprise. Autant dire que dans cette perspective, c’est une vision instrumentale du coaching (avec l’éthique qui va avec…) qui l’emporte. La personne est alors réduite à un statut d’objet dont la seule ressource qui vaille est celle de l’adaptation. Ne pourrions-nous pas soutenir une éthique du coaching selon l’impératif de Kant : « ne considérer l’Homme que comme une finalité »… et là, nous sommes bien loin de la gestion.

Éditorial de Philippe Bigot
décembre 2009