Lettre d'information
Les archives de la newsletter de Convergence
Valeurs sacrées, sacrées valeurs…
Qu’on se le dise, il existe un indicateur mondial des valeurs d’entreprise. Après tout, la passion évaluative et la part de folie qu’elle contient étant de mise, pourquoi pas un indicateur, de plus. Qu’est-ce que nous apprend ce nouvel indicateur, études et statistiques à l’appui ? Tenez- vous bien chers lecteurs : il existe un lien entre les résultats financiers d’une entreprise et le niveau de motivation de ses collaborateurs, C’est proprement révolutionnaire… ! Et, toujours selon ces études, la motivation des personnes est d’autant plus forte lorsque la « culture d’entreprise » l’est aussi. De là à penser que les gens sérieux qui ont travaillé sur ces études et fait parlé les statistiques ont trouvé le moyen de réinventer la roue il n’y a qu’un petit pas faire… Allons faisons le…
Innovation, intégrité et responsabilité est le tiercé gagnant des valeurs les plus affichées. L’indicateur mondial des « experts » exprime les valeurs en « familles et catégories ». Il montre notamment une prévalence de la catégorie de valeurs exprimant la compétence de l’entreprise : celles qui énoncent professionnalisme et savoir-faire. La seconde catégorie de valeurs la plus représentée est celle montrant une démarche dite de conquête qui s’exprime par des valeurs telles que : ambition, esprit d’entreprise, innovation… La catégorie de valeurs arrivant en dernière position du classement mondial ? Les valeurs dites sociales c'est-à-dire celles qui se réfèrent au management, aux relations sociales et de travail, à la justice, à l’évolution des individus, à l’expression et à la participation des personnes… Le paradoxe devient alors évident : comment une culture d’entreprise pourrait être forte si elle ne laisse pas une place importante, pour ce pas dire centrale à ce type de valeur et cela dans la mesure où ce sont les personnes qui portent la culture d’entreprise ? Selon les « experts » ce classement –qui change chaque année- des valeurs affichées par les entreprises serait le reflet des préoccupations de la société moderne. Y aurait-il donc dans ce palmarès la valeur opportunisme ? Comme si les valeurs étaient interchangeables d’une année sur l’autre, comme si les entreprises pouvaient revendiquer les mêmes. Mais sur le fond, quelle peut être l’efficience de valeurs affichées qui ne sont pas réfléchies, partagées et décidées avec l’ensemble des collaborateurs ? Quel est le sens de valeurs qui ne seraient pas enracinées dans une histoire, celle de l’entreprise et des personnes qui la font ? Et quels sont les coûts et conséquences de ces valeurs affichées au mépris de la réalité vécue dans l’entreprise ?
avril 2010