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Le coaching aspirateur des nouvelles tendances du marché ?

Il ne se passe pas une semaine sans qu’une offre spécialisée de coaching apparaisse mettant en avant la singularité de l’approche et l’impérieuse nécessité de s’y former. Formerions-nous plus que nous coacherions ? L’inflation de la singularisation serait-elle le symptôme d’un vide réflexif sur le métier de coach en quête identitaire ? La vague des risques psychosociaux se prête parfaitement au surf des prétendants de l’aspiration à tout va.

Conseiller, former, coacher, trois axes forts pour attaquer ce marché florissant tous azimuts. Il est temps de se poser un peu dans cette boulimie consumériste afin d’éviter l’indigestion rédhibitoire. Reprenons nos fondamentaux métissés de psychosociologie, de sociologie des organisations, de psychologie sociale, de psychologie, de psychanalyse pour respirer un peu et repenser notre rapport au monde, à l’autre et aux autres. Alors serons-nous en situation d’éclairer sereinement les demandes de nos clients aux confins des logiques Individu – Collectif – Organisation et Environnement ?

La mise en place d’actions sur le registre des R.P.S. qui se situeraient au-delà des pansements ou des formatages industrieux, nécessite une réelle volonté des décideurs de s’engager dans un processus collaboratif avec l’ensemble des acteurs clés. Les étapes de diagnostic, d’analyse, de préconisations, de plan d’actions et d’information, nécessitent de l’accompagnement, de l’implication, de l’engagement, de la négociation, de la prise de décision, du reporting, du suivi, de la régulation, de l’arbitrage et de l’évaluation. En effet conseiller, former et coacher peuvent être appropriés si chaque intervenant reste un passeur pour restaurer de la place pour du Sujet, dynamiser les potentiels en interaction et s’esquiver le moment venu, pour laisser faire, agir et prévenir.

A regarder de près la réalité du terrain, les clés de la réussite passent par des acteurs clés bien formés à ces enjeux pour composer avec les cultures internes, prendre les risques appropriés pour assurer les franchissements et tirer les enseignements du fil de l’histoire qui les concernent, sans infantiliser, sans diaboliser ni « victimiser » avec comme fondamentaux le respect mutuel, l’équité et le soutien social.

Éditorial de Christian Lujan
octobre 2010