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Enquête à charge...

L’émission traitant du coaching, diffusée par TF1 lundi dernier, a tenu toutes ces promesses. Le titre d’abord : coach et gourou n’étaient séparés que par une virgule, c'est-à-dire le temps d’une respiration, l’inspiration en moins ! Force est de reconnaître que chez TF1, l’amalgame n’est pas seulement une expertise mais un art. Dès l’introduction, le décors est planté et il ne faudra pas attendre bien longtemps pour qu’on nous présente un type parfaitement délirant, un coach branché avec dieu lui-même… TF1 a donc fait une découverte exceptionnelle qui lui fallait faire savoir, il y a chez les coachs, des personnes incompétentes, des escrocs, des « délirants »… Mais à y songer, quels métiers sont à l’abri de ceux là ?... Voilà pour la découverte…

Certes, les trains qui n’arrivent pas à l’heure c’est plus vendeur et ce sujet est traité comme le sont la plupart des autres : faire dans le sensationnel, démontrer des partis pris. La recherche d’une information qui viserait l’objectivité est sacrifiée sur l’autel de l’audimat depuis bien longtemps. Bien sûr, il faut dire qu’il y a dans ce métier des personnes pas suffisamment formées, des personnes sans autre éthique que l’argent prélevé chez l’autre. De temps à autre, le présentateur vedette rappelait à qui pouvait l’entendre qu’il y avait aussi de bons professionnels. Sauf que ceux là apparaissaient en subliminal ! Alors rêvons –seule ressource possible- d’un traitement de ce sujet qui aurait montré au moins à part égal, des professionnels soutenus par une éthique, évoquer les demandes auxquelles en tant que coachs ils répondent et montrent que leur métier ne se réduit pas au seul « développement personnel », écouter des personnes témoigner du coaching qu’elles ont vécu. Informer donc.

Devant le petit écran à ce moment là, le plus fascinant était finalement d’observer cette mécanique journalistique mettant en cause l’éthique d’une profession… sans même s’apercevoir que dans leur façon de traiter le sujet, l’éthique, la leur cette fois, était tout autant mise en cause ! Comme on dit, c’est plus aisé de voir la paille dans l’œil de son voisin…quant à la poutre !

Éditorial de Philippe Bigot
février 2006