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L'éthique du coaching

Le coaching a « ses » codes de déontologie, particulièrement celui élaboré par la Société Française de Coaching – SFCoach© dont on peut dire qu’il fait aujourd’hui référence. Si un code de déontologie a pour visée de définir les règles de la pratique et de l’exercice du métier, on peut s’interroger sur le sens d’une prolifération de « codes » concoctés par tel ou tel praticien, s’interroger sur le sens d’un « code » qui ne s’appliquerait qu’à un seul, son auteur… La question de l’éthique du coaching est autre. L’éthique du coaching vient questionner le « désir du coach »…

L’éthique du coaching c’est du questionnement, au service de quoi et de qui est le coaching dans l’entreprise ? Quelle est sa place, sa fonction dans les rapports sociaux dans les organisations de travail ?... L’accès à une pleine maturité du métier implique que les professionnels interrogent le sens y compris pour se dégager des débats et discours sur les techniques pour ne pas dire les outils. Les techniques ne livrent rien du métier mais de cela il est plus aisé de parler, d’en dire quelque chose. Soutenir une éthique du coaching c’est aussi l’inscrire dans un espace, dans une perspective. On peut voir ainsi des « préemptions » du coaching dont la seule dimension commerciale ne rend pas compte. Ainsi, le coaching court un risque, celui d’entrer dans le « giron » de l’économie, de la gestion et des gestionnaires se trouvant du même coup assujetti à leurs critères et idéologie. Ce qui oriente vers une conception du coaching comme outil c'est-à-dire comme moyen au service d’une finalité exclusivement économique. Autant dire que dans cette perspective, c’est une vision orthopédique du coaching qui risque de l’emporter réduite à une valeur clé : l’adaptation. La question de l’éthique du coaching nous amène alors à interroger les dimensions idéologiques auxquelles, explicitement ou non, le professionnel est assujetti. L’éthique du coaching nous convie à d’autres formes de questionnement, notamment lorsque le coach se trouve au cœur de contradictions. Contradictions qui traversent l’organisation, la personne accompagnée et le coach lui-même dans les intérêts qui peuvent être les siens. L’éthique du coaching nous engage alors à élaborer des réponses aux dilemmes que posent les valeurs. « Ne considérer l’Homme que comme une finalité »… la posture kantienne peut alors être un repère pour une éthique du coaching.

Éditorial de Philippe Bigot
juillet 2008