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Résolutions…

Il est des activités saisonnières. La prise des bonnes résolutions de la nouvelle année en fait éminemment partie. Il est bien entendu qu’il ne peut s’agir que de « bonnes » résolutions car à qui viendrait-il à l’idée d’en prendre de « mauvaises » ? Le sujet peut faire sourire tant le destin de nos « bonnes » résolutions semble joué à l’avance… Qui n’en n’a pas fait l’expérience… Les résolutions tiennent parfois le temps de les énoncer ou pour les plus persévérants quelques heures, jours ou semaines. Mais le sujet est peut être plus grave qu’il n’y parait et posons-nous franchement la question : les résolutions de la nouvelle année sont-elles réellement inoffensives… ?

Laissons de côté la question de savoir si les « bonnes » résolutions relèvent de la méthode d’Emile Coué fondée sur les vertus de l’auto-persuasion ou sur la pensée magique dont l’avenir reste assuré par les régressions auxquelles fausses rationalités et facilités de pensées qui saturent l’air du temps, invitent. Disons le sans détours, sous des apparences débonnaires ou celles des bons sentiments, les « bonnes » résolutions peuvent s’avérer catastrophiques sur le plan de l’estime de soi. Songez-y, s’il n'est question que de prendre de « bonnes » résolutions c’est bien que celles-ci sont là pour corriger un défaut, une mauvaise tendance ou encore qu’il s’agit de se mettre enfin à faire ce que jusque là, nous ne faisions pas. Bref, la « bonne » résolution ne fait que souligner en creux un défaut qui n’en demandait pas tant pour consister. Elle cherche à le faire disparaitre alors même qu’elle ne fait que lui permettre d’occuper l’espace. Plus la force de la « bonne » résolution est forte et plus le défaut devient envahissant. A regarder les choses en face, il faut bien reconnaitre que dans la plupart des cas, c’est lui qui a le dernier mot… La tragédie alors se profile. C’est ce moment particulier où l’individu abandonne sa « bonne » résolution, de guerre lasse, après avoir élimé sa bonne volonté. La tragédie réside dans ce temps durant lequel l’individu s’accuse, se dévalorise parce qu’il a échoué. Sa volonté n’est pas suffisante, il n’est pas même capable de tenir une résolution si « bonne » soit-elle… Bref, la spirale de dévalorisation va s’installer et cela bien plus longtemps que ses résolutions. La conclusion s’impose alors d’elle-même : abandonner les « bonnes » résolutions est assurément le meilleur moyen de préserver une bonne estime de soi pour bien débuter l’année !

Éditorial de Philippe Bigot
janvier 2014